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L’implantation des boutiques de vêtements, un facteur de succès

Publié le 02 mai 2019
Mode et accessoires

L’habillement ne fait pas exception en matière de mode de consommation. Comme dans beaucoup de secteur, la vente sur internet a pris une place de plus en plus importante dans le chiffre d’affaire des enseignes de vêtements. Malgré tout, le passage en boutique reste le premier levier des marques avec près de 65% des Français* qui continuent de plébisciter ce mode d’achat. L’implantation des boutiques dans des lieux stratégiques reste donc le premier cheval de bataille des marques.  

*Alliance du commerce, 2018.

Commerces centre-ville Nantes

Avec plus de 43 700 points de vente* spécialisés dans le prêt-à-porter en France, le marché de l’habillement homme, femme et enfant continue d’être un secteur d’emploi attractif. Dans ce marché de l’habillement, les magasins indépendants et multimarques représentent à eux seuls 60% des points de vente. Viennent ensuite les commission-affiliations (par exemple Celio) puis les franchises (comme Kiabi). Contrairement aux grands magasins d’équipement de la maison, 67% des points de vente du prêt-à-porter se situent en ville et non en périphérie. On compte environ 580 000 emplois directs dans l’industrie de la mode dont 394 500 dans le commerce de détail de vêtements et chaussures. 

*Insee, 2016.

Malgré ces chiffres encourageants, on remarque ces dernières années un désintérêt des clients pour les centres-villes avec pour conséquence l’abandon de nombreux locaux commerciaux. Pour redynamiser le cœur des villes, les agglomérations ont choisi d’inclure dans leur stratégie les différentes enseignes de l’habillement. Une démarche encouragée par le Gouvernement avec son plan « Action Cœur de ville » et Procos, la fédération française spécialisée dans le commerce avec plus de 200 enseignes adhérentes de différents secteurs. Pas moins de 222 villes ont accepté de signer une convention avec l’État pour développer le logement, la mobilité, la culture mais aussi le commerce

Ce plan d’action a pour objectif de faire émerger tous les facteurs favorables à la vitalité des centres-villes et au développement de leurs commerces de proximité. Cela concerne le développement des moyens de transport, l’aménagement de parkings, l’organisation d’animations et d’événements dans les centres-villes, mais aussi la reconquête de points de vente et l’occupation des locaux commerciaux vides. On voit donc des villes organiser des bureaux dédiés à l’accompagnement des commerçants et à la recherche de locaux. Certaines agglomérations incluent d’ailleurs dans leur budget des enveloppes pour contribuer à diminuer les prix de la location de ces baux commerciaux sur une période limitée.

D’autres villes vont plus loin en posant un droit de préemption sur les locaux commerciaux disponibles. Les collectivités ont en effet pris conscience de la nécessité d’équilibrer la présence des enseignes dans les centres-villes vis-à-vis des périphéries, en mettant à disposition des cellules commerciales de grande taille. Parmi les agglomérations qui montrent cette nouvelle voie, on retrouve Niort, Évreux et Compiègne qui ont facilité notamment l’installation de l’enseigne H&M via des montages immobiliers. À Nantes, c’est l’enseigne de vêtements Uniqlo qui a pu décrocher un emplacement sur le square Fleuriot de Langle grâce à une opération immobilière.

Dans son étude des villes les plus dynamiques et attrayantes, Procos produit un classement des agglomérations françaises en fonction de leur population. Dans la catégorie des villes de plus de 500 000 habitants et de 1800 commerces, Lyon (Presqu’île), Clermont-Ferrand et Strasbourg figurent en tête des bons élèves sur une vingtaine de villes en compétition. Strasbourg et ses 1000 commerces en centre-ville présente une belle occupation des espaces commerciaux de moyennes surface avec des enseignes telles que Zara, H&M, des grands magasins comme le Printemps et les Galeries Lafayette, mais aussi des boutiques de mode indépendantes. Dans la catégorie des grandes villes moyennes (entre 200 000 et 500 000 habitants), Annecy, Quimper et Amiens tiennent le haut du pavé. Annecy fait partie des agglomérations qui n’a pas hésité à jouer sur son droit de préemption pour « préserver le commerce de proximité et sa diversité ». Le centre-ville d’Amiens présente également une belle réussite avec quelques 650 commerces. Dans les petites villes moyennes, Gap, Vichy et Compiègne conservent de bons résultats avec plus de 300 commerces actifs dans l’hyper-centre. 

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